Source
www.facebook.com/communityofrestorative...
groups.yahoo.com/neo/groups/Restorative... (15/11/2015 17:57)

Alan : « Je vais rester la plupart du temps loin de Facebook pour faire avancer les choses aujourd’hui, mais je tiens à mentionner que l’attaque à Paris souligne pourquoi nous avons besoin de maintenir les droits individuels à l’autodéfense. Une des personne présente au concert, aux nouvelles de la nuit dernière a déclaré que les victimes de l’agression étaient blottis et appeurés alors que les assaillants étaient calmes, tuant et rechargeant leur arme. Aucune forme de désescalade ne va fonctionner dans une telle situation, et tandis que les techniques de désescalade sont une partie très importante des outils d’auto défense d’une personne, il est dangereux de suggérer qu’une réponse pacifiste ou communautaire va arrêter le mal. Seule une défense préparée peut le faire. Si vous entendez des pacifistes, des avocats de la JR (Justice Restaurative), des experts ou des politiciens suggérer que l’occident à “causé” ces attaques et que si nous voulons les arrêter, nous devons respecter / accepter / écouter la charia, ou n’importe quel collectif idéologique antidémocratique, arrêtez-les et rappelez-leur que l’agresseur fait le choix d’agresser. Il n’y a aucune raison d’écouter, seulement de défendre. »

Dominic : « Cher Alan, je comprends que tu écris principalement de situations où des personnes portent des armes, afin que les personnes puissent répondre dans des moments tels que ceux qui ont eu lieu vendredi. Cependant, je voudrais revenir sur un certain nombre de choses que tu as dites à ce sujet. J’espère que nous en profiterons tous.

Je suis d’accord que l’Occident n’a pas provoqué ces attaques. Les assaillants ont causé la mort, par des actes individuels.

Je suppose aussi que tu es conscient qu’ils l’ont fait dans le cadre de plusieurs décennies de guerres explicites et secrètes, en grande partie effectuées, ou directement financées par les pays qu’ils attaquent maintenant. Ils croient, et il y a beaucoup de preuves historiques à l’appui, qu’ils ont commis ces contre-attaques, pour défendre ou pour venger leur peuple. (Plusieurs de ceux à l’intérieur de la salle ont rapporté avoir entendu l’un des tireurs dire « Vous avez tué nos frères en Syrie, maintenant nous sommes là » avant d’ouvrir le feu. Ils ont également dit qu’ils seraient tués s’ils bougeaient ou s’ils prenaient leurs téléphones – et plusieurs ont été abattus après avoir bougé ou utilisé leurs téléphones – ce qui peut être une partie de ce qui les a conduire à être « blottis et dans la peur », au-delà de la terreur évidente de la situation).

Les pratiques de justice restaurative qui je trouve produisent les résultats qui créent le plus de bien-être collectif sont celles qui impliquent la présence de la « communauté en conflit » – c’est-à-dire, ceux qui sont là pour prendre la responsabilité non de l’acte en question, mais du maintien de la possibilité de cet acte et des conditions dans lesquelles il a été commis. Cette distinction entre provoquer un acte et en prendre la coresponsabilité pour les conditions dans lesquelles il a été commis, est la clé de l’efficacité ainsi que de notre capacité à dialoguer au travers du spectre politique, comme n’importe lequel des systèmes de justice organisée. Cette distinction est l’un des cadeaux que nous pouvons offrir dans des moments comme cela, alors que beaucoup ont du mal à trouver un langage pour exprimer la complexité de la situation et se garder de la manière simpliste « c’est la guerre », des discours « ils détestent nos libertés » qui augmentent les tueries et le danger.

Je travaille avec de telles pratiques depuis maintenant deux décennies, puisque notre travail au Brésil a commencé dans des contextes de justice lourdement armés et souvent meurtrière. Dans mon expérience, la dichotomie que tu soulignes entre l’écoute et la défense apparaît différemment – l’écoute est de loin la forme la plus efficace de défense. En fait, il est le seul moyen de défense qui fournit constamment de la sécurité à toutes les personnes impliquées, et crée les conditions pour changer les circonstances dans lesquelles le danger et les dommages ont émergés. Je dirais que si l’écoute et le dialogue de transformation avaient eu lieu plus tôt, et n’étaient pas vu – précisément – comme des interférences avec le jeu politique plus large, les événements à Paris n’auraient pas eu lieu.

C’est un aspect distinct des travaux de paix de celui au sujet duquel j’ai compris que tu écris principalement – comment réagir dans l’instant quand quelqu’un ouvre le feu. Je ne remets pas en question la nécessité d’élaborer des réponses précises à ces moments-là – et nous avons fait un travail initial avec la police ici sur la meilleure façon de répondre aux situations mortelles avec les moyens les moins meurtriers et les plus efficaces possible – et le dialogue peut être un aspect clé de cela, mais ne suffit pas comme réponse immédiate. Je réponds malgré cela que je veux réaffirmer, qu’à chaque instant dans lequel les balles ne volent pas, qui comprend de manière cruciale ceux dans lesquels les armes sont tirées mais pas en train de faire feu, il y a toutes les raisons du monde pour être à l’écoute. C’est la meilleure défense.

Je suis curieux de comment ça t’arrive. »