Campement nucleaire

Pistes de réflexions et de débats pour le campement du 9 au 11 mars, en marge de la chaine humaine.

Campement devant l’usine du Tricastin (Pierrelatte, Drôme)

Pistes de réflexions et de débats pour le campement du 9 au 11 mars, en marge de la chaine humaine du réseau Sortir Du Nucléaire.

L’objectif est ouvertement d’exiger une démocratisation des politiques industrielles, à travers une rationalisation et une humanisation des rapport entre l’industrie et le peuple, dans le cadre plus global d’une transformation radicale de la gouvernance politique et économique.

Rationalisation

Eurodif est une usine internationale d’enrichissement de l’uranium sur le site du Tricastin. Celle-ci est le plus gros client d’EDF : en pleine production, elle consomme l’équivalent de l’électricité produite par 3 réacteurs nucléaires 900 MW (les plus vieux modèles du parc nucléaire français). L’usine doit fermer ses portes en 2013, il est donc logique, dans le même temps, de fermer 3 des plus vieux réacteurs (Fessenheim 1 et 2, Tricastin 1), qui connaissent tous des déboires dûs à leur durée d’exploitation prolongée et au caractère caduque des normes de sécurités de leurs sites d’exploitation respectifs.
fr.wikipedia.org/wiki/Usine_Georges-Besse

Une certaine volonté populaire (notamment à travers quelques sondages existants) montre une certaine défiance vis-à-vis de l’option du tout nucléaire, quand ce n’est pas un refus tout simplement catégorique.
Il est donc légitime que ce genre de politique portant sur une industrie particulièrement lourde (mais elle n’est pas la seule) puisse se faire en concertation avec la population dans son ensemble, étant donné que celle-ci en est la première concernée, au niveau

  • énergétique : la consommation effreinée d’électricité, en dernier ressort payée par les citoyens.
  • économique : quid des tendances de cet industrie dans l’ère post-Fukushima, sans même parler de la crise de la dette : encore trop tôt pour être analysées, nous constatons déjà un sérieux revers pour Areva par exemple, visible notamment par ses projets de licenciements massifs.
  • social : question de la sous-traitance au sein de la gestion du parc nucléaire, qui outre les risques en matière de sécurité et de normes sanitaires de travail, permet de bafouer grand nombre d’acquis sociaux propre à l’ancienne entreprise publique qu’était EDF.
  • environnemental : gestion à long terme des déchets, prolifération nucléaire, accidents et catastrophes.

En attendant qu’un dialogue ne devienne possible entre population et industrie, par des voies démocratiques restant à définir, nous exigeons immédiatement une rationalisation de l’usage du nucléaire, en excluant totalement les notions de profit et de performance économique de toutes les entreprises de ce secteur. Ce qui inclut, dans d’immédiat :

  • la nationalisation de toutes les entreprises de l’industrie nucléaire, ainsi que l’ensemble de leurs entreprises filiales et/ou sous-traitantes, en France ou à l’étranger.
  • un nivelage par le haut de tous les droits sociaux des travailleurs de la sous-traitance, qui de fait deviennent des travailleurs du secteur publique.
  • l’arrêt sans condition de l’exportation d’électricité, considérée comme concurrence déloyale vis-à-vis du secteur des énergies renouvelables au sein de l’Europe.
  • le gel de tous les chantiers de construction de nouveaux réacteurs (EPR à Flamanville, ITER à Cadarache, et autres projets non finalisés telles que le second EPR, ATMEA, Astrid…).
  • l’amnistie pour tou-te-s les militant-e-s anti-nucléaires condamné-e-s à ce jour.

Humanisation

Nous constatons depuis longtemps que les industries, nucléaires et autres, ont un impact durable sur nous-même, sur la société en général, et sur les générations futures, que ce soit au niveau environnemental, social ou économique. Forts de ce constat, et à ce titre, nous jugeons que ce n’est pas à l’argent, mais à l’humain d’avoir tout pouvoir sur les politiques industrielles, depuis trop longtemps aux mains des banquiers, financiers et (anciens) haut-fonctionnaires des grands Corps d’élites de l’Etat (tels le Corps des Mines et l’Inspection des Finances, pour ne citer qu’eux). Cet état de fait est inadmissible dans un Etat qui se dit démocratie, mais n’est en somme qu’une oligarchie constituée de quelques milliers de personnes détenant tout pouvoir sur notre existence, que nous nommons les 1%.

Force aussi est de constater que la grande majorité des élus censés nous représentés mangent ouvertement dans la main de ces même élites, rendant caduque tout scrutin émanant du peuple, celui-ci n’ayant d’autre choix que de voter “pour le moins pire”. Ceci ne peut plus durer, ils ne nous représentent tout simplement pas.

Enfin, nous constatons et déplorons la main-mise de l’Etat sur la plupart des organisations syndicales centrales, et ce depuis l’avènement de la loi Waldeck-Rousseau de 1901. Nous pensons que celles-ci ne peuvent défendre les droits des travailleurs tout en étant financées par les agents (Etat, organisations patronales…) dont elles sont censées nous protégés.

Aussi, nous en appelons à tous les travailleurs et travailleuses à s’organiser, à tendre vers une auto-gestion de tous les appareils de production et de décision, dans toutes les entreprises quelles qu’elles soient, industrielles, de service ou administratives.