Thierry Salomon – le 11 juin 2011, publié sur REPORTERRE le 25 juin 2011
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Et bien à négaWatt, on essaye de travailler un peu sur cette question et de distinguer trois sobriétés:
• Une sobriété d’usage,
• une sobriété dimensionnelle et
• une sobriété qu’on pourrait appeler coopérative.
La sobriété d’usage, c’est finalement à quel moment on a besoin d’utiliser un appareillage, à quel niveau d’utilisation, à quel degré d’usage. Par exemple, on s’aperçoit qu’un ordinateur, actuellement un ordinateur de bureau est utilisé un nombre d’heure beaucoup plus important que la durée légale du travail, ça veut dire que quelque part il fonctionne, il travaille pour rien. On peut multiplier comme ça les exemples, il y a beaucoup de nos appareils qui fonctionnent alors qu’on n’en a absolument pas l’usage.
La sobriété dimensionnelle, c’est de bien régler nos équipements, nos appareillages, au juste niveau. Je vais prendre un exemple, finalement, lorsque l’on travaille on a besoin d’un bon éclairage sur le plan de travail. On n’a pas besoin d’avoir un niveau d’éclairage très important dans l’environnement. C’est même mauvais pour des problèmes d’éblouissement par exemple. Donc dès qu’on travaille sur des bureaux où l’éclairage est différencié entre le plan de travail et l’ambiance, et bien on est à la fois plus confortable et en même temps on a moins de consommation d’énergie.
Et puis la sobriété coopérative, conviviale, mutuelle, etc., c’est d’essayer de mieux utiliser nos équipements. On a des politiques d’utilisation de nos équipements souvent extrêmement basse alors qu’on pourrait les mutualiser. C’est vrai de nos véhicules, c’est vrai de tout ce qui est bien de consommation qui, finalement pourraient être bien mieux mutualisés. C’est vrai, et on le voit assez vite pour des biens d’équipement comme des machines à laver qui pourraient être utilisées de façon plus coopérative dans les immeubles. Mais en réalité, c’est aussi dans le champ de l’urbanisme, dans la façon de vivre en société qu’il y a une mutualisation des biens qui est à faire, on est certainement dans une société qui en ce moment est trop individuelle, sur ce plan là, sur l’ensemble des équipements, et de la création et de la construction des biens d’équipements.